Carte topo-méthodo de la coopération : itinéraire(s) commenté(s) !

Après quelques mois à explorer le territoire de la coopération politique de la ville-projet alimentaire territorial (on vous conseille de rattraper les épisodes précédents par ici et par là), nous avons tenté de cartographier la méthodologie appropriée pour mener un projet de coopération au sein d’une collectivité.

Cette carte topo-méthodo invite à dessiner un itinéraire propre à chaque projet, se référer aux balises pour guider la réflexion, et visiter les incontournables de la coopération. Pas d’itinéraire clef en mains, mais un objet de discussion pour embarquer sereinement dans l’aventure et retrouver son chemin en cas de sortie de route.

Embarquement : allez viens je t’emmène au vent !

Former l’équipage

Avant de partir pour l’exploration de la coopération, encore faut-il trouver les bons complices, ceux pour qui la coopération est tout autant nécessaire pour faire avancer leurs feuilles de route, qui voient tout l’intérêt d’être aiguillés par une expertise quartier dans la mise en œuvre de leurs politiques publiques … Et pas toujours facile de les identifier quand les services ont peu l’habitude de se croiser. Parfois, une affinité particulière avec un.e collègue, ça ne suffit pas (même si c’est déjà un bon début). Il faut l’aval de la hiérarchie, l’assurance de pouvoir y consacrer du temps sans quoi le projet de coopération peut vite devenir la dernière des priorités …

A deux c’est bien à trois c’est mieux ? Quelle est la bonne composition de la capitainerie ? Chaque projet de coopération se créera sur mesure. Pour assurer plus de stabilité, un meilleur équilibre et partage des rôles on vous recommande de tenter le trinôme : le service politique de la ville, un service de droit commun, et selon la thématique, un troisième équipier avec qui vous pourriez voguer plus loin !

Balise à garder en vue : enquêter en interne

S’accorder sur la destination et l’itinéraire : affuter sa boussole

Une fois la dream team au gouvernail, il est temps de regarder la carte et de définir un itinéraire et une destination, les rôles de chacun… établir une vision commune ! Bison futé vous recommande de garder en ligne de mire la balise « posture évaluative » : adopter une posture évaluative, c’est être attentif aux effets attendus comme inattendus des actions, aux chemins causaux … Dès la conception du projet de coopération, il est possible d’établir sa logique d’intervention, en identifiant les parties prenantes, la chaîne des effets du projets et les modes d’intervention imaginés pour provoquer ces effets. Une bonne manière de rendre plus stratégique la vision commune !  

Balise incontournable : adopter une posture évaluative

Belle île en mer … arpentez les sentiers de la coopération

Le volcan des projets communs, le sémaphore des ressources ou le bivouac de la communauté sont des piliers sur lesquels peut se construire la coopération, et s’amplifier. Pour chacun d’entre eux, nous vous proposons quelques sentiers pour les animer, non exhaustifs. Libre à chacun.e d’en explorer de nouveaux !

La communauté 

Au-delà des pilotes du projet de coopération, une communauté de partenaires pour être embarquée dans la démarche. Animer cette communauté (par des temps inspirants, des ateliers d’intelligence collective, des visites …) permet d’ouvrir la coopération à des expertises ponctuelles et variées.

Les ressources 

Que ce soit les ressources existantes qui peuvent être agrégées autour de ce projet de coopération, ou bien les nouvelles données qui seront recueillies au gré de la documentation au fil de l’eau (des visites, des temps inspirants, des projets), les ressources sont un bon observatoire des initiatives et besoins du territoire sur un sujet. À ne pas négliger !

Les projets 

En plus d’amplifier une politique publique de droit commun en quartier politique de la ville, un projet de coopération peut faire émerger de nouveaux projets et soutenir des partenaires locaux. Un des leviers de la coopération identifiée est la possibilité de mettre en commun un appel à projets ciblé sur la problématique en jeu dans la coopération. Il s’agirait de construire collectivement le cahier des charges, prendre soin de son articulation avec d’autres dispositifs existants (notamment l’appel à projet du contrat de ville), instruire les projets et coordonner les lauréats ensemble … mais aussi insuffler de la coopération dans les réponses, en encourageant le portage entre acteurs politique de la ville et droit commun, ou la collaboration entre leurs partenaires respectifs.

Balise : lancer un appel à projets

Suivez des yeux l’étoile du berger ! Documentation et posture évaluative pour vous guider

On a déjà évoqué la posture évaluative au moment de l’affutage des boussoles, mais c’est un état d’esprit à garder tout au long du projet permettant aussi d’ajuster plus aisément son itinéraire en fonction des objectifs qu’on s’est fixés.

Concernant la documentation, voyez-le comme le phare qui illumine le projet de coopération. Au fil de l’eau, documenter les étapes du voyage (dans un carnet de bord par exemple), les itinéraires empruntés ce qui a marché ou moins marché, le degré d’exploration des trois piliers de la coopération, etc.  Autant d’informations qui vous seront utiles pour savoir où vous en êtes, évaluer le projet, l’essaimer sur une autre politique publique ou l’itérer, le partager avec vos collègues, votre directeur.rice, vos élu.es … le monde entier !

 Balise : documentation au fil de l’eau

Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage …

Quelle est la date de péremption d’un projet de coopération ? Voyez-le comme une expérimentation. Avant le déploiement (ad vitam aeternam), prenez le temps d’évaluer la démarche, voir ce que ça a apporté aux parties prenantes … et peut être, veillez à sécuriser l’existant avant de repartir tout azimut vers de nous horizons, nouveaux projets …

La carte dont vous êtes les héros.héroïnes

Cette carte est le fruit d’une expérimentation menée entre le projet alimentaire territorial et le lab des possibles de la métropole Aix Marseille Provence. Peut-être qu’on nous n’avons pas fini de cartographier l’île, qu’il reste à découvrir de nouveaux chemins de traverse, ou spots qui valent le détour … c’est une base, à vous de jouer !

La carte au format PDF est disponible par ici.

Carte topo-méthodo de la coopération
Mode d'emploi pliage de la carte