Vers une participation habitante protéiforme à Martigues

Cela fait maintenant quelques mois qu’avec l’équipe de développement social urbain de Martigues, nous imaginons le conseil citoyen de demain dans les quartiers (par ici pour découvrir notre immersion express dans le conseil citoyen de Notre-Dame-des-Marins).

Pour nos partenaires convaincus de l’intérêt d’interfaces entre Ville et habitant.e.s (à Martigues les conseils de quartiers ont presque 40 ans), on perçoit par ici la volonté de faire perdurer, et par là l’envie de renouveler et réenchanter la dynamique de ces instances qui ont parfois acquis un pendant routinier (TLM pour Toujours Les Mêmes comme on l’entend parfois). Comment permettre aux habitant.e.s d’être de véritables partenaires du contrat de ville ? Les accompagner et les outiller au mieux pour accueillir leur engagement protéiforme ? 

Quelle place pour les habitant.e.s dans les contrats de ville demain ?

Commission Mechmache, CNR locaux organisés par les préfectures pour recueillir les besoins des habitant.e.s : les nouveaux contrats se veulent encore plus proches des habitant.e.s. Dépasser la concertation initiale sera un enjeu clef de la vie de ces futurs contrats, au bénéfice d’une association au long cours (cf circulaire du 31 août 2023).

Oui mais … comment ?

Repartir des besoins des chargé.e.s de développement social urbain (CDSU) pour imaginer des rôles à incarner pour les habitant.e.s

Porte-voix, pour recueillir la parole de ses voisin.e.s, la transmettre au CDSU (afin de nourrir un diagnostic ou le cahier des charges de la programmation annuelle) ; radar de proximité, à la recherche d’initiatives inspirantes et de projets en germe ; amplificateur de programmation, pour relayer les actions prévues dans l’année, porter un oeil attentif au déroulement des actions financées dans la programmation annuelle et participer à leur évaluation ; coup de pouce aux projets, en pensant les publics les plus susceptibles d’être intéressés ; voire, incubateur d’initiatives, avec un conseil citoyen qui porterait lui-même des projets (en mode test avant une future autonomisation des porteurs) …

Ces différents rôles ont volontairement les traits forcés, pour susciter des réactions, être challengés, ou nuancés. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il ne se limitent pas à la préexistance d’une instance de participation (comme c’est le cas à Martigues) et pourraient permettre de mieux cibler une participation ponctuelle, sur mesure en fonction des besoins identifiés par les CDSU.

Cliquez sur la posture pour découvrir la fiche !

Et la suite ?

Plusieurs suites nous attendent dans les prochains mois, pour donner vie à ces rôles, reconnecter les hypothèses aux réalités des agent.e.s et aux attentes des habitant.e.s :

  • Repartir en enquête auprès des conseiller.e.s citoyen.ne.s : pourquoi participent-ils.elles à cette instance ? Que viennent-ils.elles y chercher ? Quel serait pour eux un conseil idéal … pour ajuster les postures et en imaginer de nouvelles !
  • Dépasser l’injonction de la participation et réinterroger sa signification pour les partenaires du contrat de ville (délégué.e du préfet, communes, métropole, …) : quel pouvoir sont-ils prêts à donner à l’instance (si elle doit prendre cette forme) citoyenne, aux habitant.e.s ? Jusqu’où les associer à la décision ?
  • Soumettre à la réaction des conseillers citoyens martégaux ces postures imaginées … et les mettre en test ! Notamment, tester les outils, et ce que ces postures impliquent pour le CDSU (en terme d’accompagnement, d’outillage, de transmission et pivot entre l’administration et les citoyen.ne.s).

Le chantier ne fait que commencer !